top of page

La lettre d'Olivier N°3

7èmes PROMENADES PHOTOGRAPHIQUES EN CONDROZ

au plaisir

A cette 7ème Biennale de Marchin, près de Huy en Belgique, les week-end du mois d'août 2015, Olivier Le Brun expose

Quand le football est un jeu

J'ai eu la chance, grâce à mon travail, de parcourir l'Afrique dans tous les sens. Un peu partout j'y ai vu des petits matchs de footballeurs en herbe, des ballets improvisés autour d’un ballon plus ou moins rond. Ces footballeurs aux pieds nus ont des stades grandioses que j'ai montré dans mon livre « Football Bal Ballon Ballet » (Yellow Now, 2014) .

Je suis retourné au Burundi et au Kivu en mars et avril 2015 afin de poursuivre plusieurs de mes projets photographiques. L'occasion était trop belle de photographier à nouveau ces petits matchs de foot qui m'avaient transporté lors de mes précédents périples africains. Ici dans le Condroz on retrouvera le plaisir des enfants dans les rues du quartier de Buyenzi à Bujumbura, leurs séances acharnées de tirs de penalty sous la pluie, leurs explosions de gaieté.

Cette exposition est très différente de celles qui ont été organisées en 2014 pour le lancement du livre « Football Bal Ballon Ballet » dans des lieux culturels consacrés, à savoir le Centre Wallonie-Bruxelles de Paris et la librairie la Licorne à Bruxelles.

A propos des expositions

Je suis heureux d'avoir exposé à Marchin chez l'habitant dans une vieille étable désaffectée en plein village. Le temps que j'ai passé dans mon étable a été très riche en contacts. Les visiteurs regardaient les images à leur rythme, puis nous discutions .En général la conversation commençait par le foot (un sujet que certains adorent et d'autres détestent), se poursuivait sur les pays d'Afrique représentés et, enfin, sur la photographie (l'argentique, le noir et blanc, les formats, les cadrages, la lumière, le mouvement, l'accrochage, mes projets...).

La lecture du texte de présentation de l'exposition a souvent été un déclencheur de questions et de réflexions. J'avais laissé dans un coin un livre « d’or ». J’y ai trouvé de nombreux commentaires vivants.

Toutes ces expositions sont de belles occasions de discussions passionnantes. En 1997 j'ai passé une dizaine de jours à Ambalavao, une petite ville de Madagascar, avec l'intention d'en faire un sujet photographique. Le lien s’est fait petit à petit, les réserves se sont évanouies au fil des rencontres jusqu’à ce qu’à la fin on vienne à ma rencontre dans l’attente d’être photographié.

Quelques mois plus tard en 1998 j’y suis retourné en possession des photocopies des tirages. Je les ai montrées aux artisans et vendeurs du grand marché et, en un clin d'oeil, elles circulaient de main en main. Les enfants ont couru chercher tous ceux et celles qui figuraient sur les images. Ce fut une exposition improvisée, très animée avec beaucoup d'éclats de rire et d'observations percutantes. Chacun est reparti avec sa photo sauf RaLéon, le vendeur de pièces de rechange sur sa brouette. Il venait de mourir. On m'a emmené chez sa femme, très émue, qui a épinglé la photo sur le mur de leur chambre.

J'ai vécu la même expérience dans le bidonville de Kibera à Nairobi où j'avais photographié la communauté nubienne, les descendants des soldats recrutés au Soudan par l'armée britannique au début du XXème siècle. Les photos ont été longuement commentées par tous les membres de la famille élargie de chaque personne photographiée. Là aussi chacun est reparti avec sa photo mettant fin dans la joie à cette exposition éphémère.

Olivier Le Brun

En ligne
Recherche par type
Publications récentes
bottom of page